Légumes - Anthony Lasfont

Mon parcours

Suite à une formation horticulture/paysagisme, et à un premier poste d'enseignant au Château des Vaux (Lycée d'apprentissage en Eure et Loir) je me suis installé en 2009 en maraîchage. Et j'ai démarré... sur 8 000 m2. J'ai d'abord commencé par fournir quelques voisins, puis de proche en proche, et d'année en année j'ai augmenté la taille de mon exploitation à 4 ha sur un terrain situé à la Loupe dans le Perche. Au tout début je n'avais qu'un motoculteur, et mal au dos, et j'ai donc construit mon outil de travail, ma ferme, pas à pas. Aujourd'hui il y a sur mon exploitation trois salariés permanent, et des saisonniers. J'ai également été amené à mécaniser mon exploitation, et à me doter de nombreuses serres. Ces dernières années j'ai repris des parcelles de terre à Frazé me permettant d'augmenter ma surface (9 hectares en plus). Au bout de 10 ans, ouf, j'ai un revenu régulier (ça n'a pas toujours été facile). Par contre les semaines de travail font toujours de 60 à 70 h... prochaine étape, récupérer une partie de mes week-ends ?

Ma production

A la Loupe, j'ai une parcelle de 4 ha, sur laquelle je travaille en maraîchage "classique" : production en partie en serres (3 000 m2) et travail de nombreuses variétés (légumes d'été, choux, une partie des courges, poireaux, blette, patate douce, ...) avec l'apport de nombreux saisonniers durant la saison.

À Frazé une parcelle de 9 hectares, où je travaille plus en culture de plein champs : pommes de terre, légumes racines (carottes), etc... le semis et la récolte sont plus mécanisés. Par contre le climat étant ce qu'il est, les risques de perdre la récolte sont importants, comme en novembre 2019, ou plusieurs de tonnes de légumes, pommes de terre, endives, ..., sont prisonnières des champs où il est impossible de rentrer un tracteur. Les aléas climatiques sont des aléas économiques à ne pas prendre à la légère. Ils sont même souvent assez graves, et être maraîcher durant une période de dérèglement climatique, c'est la galère, surtout en BIO ou nous n'utilisons pas (heureusement) de produits chimiques.

Les avantages du bio sur nos produits

Je voulais tout simplement faire un produit de qualité, et ne pas appliquer de produits phytosanitaires. J'ai travaillé en coopérative agricole, et les phyto, j'en ai été dégoutté.

Pourquoi avoir choisi d’intégrer le collectif Percheron *

Pour deux raisons,

  • Le collectif recherchait un producteur pour fournir des paniers pour une AMAP de la région

parisienne (les Grésillons à Gennevilliers) qui soit à la fois capable de fournir suf samment de

légumes, et de rentrer dans son cadre éthique : bio, aidant l'installation ou l'emploi, ayant besoin d'un débouché solide pour maintenir son activité, habitué au collectif, et ... paysan.

J'étais déjà connu du collectif, du fait d'un rendez-vous manqué il y a quelques années, et parce

que je travaille souvent avec les Jardins de la Rue, autres maraîchers du collectif.

  • Je me retrouve dans leur cadre de commercialisation. Même si une partie de ma production

part en circuit long, je privilégie le circuit court pour ma commercialisation, en particulier pour

les nouveaux débouchés. Je livre aujourd'hui des AMAP de ma région, je suis présent sur

plusieurs marchés de plein air, je participe à l'opération collective Mil Perche (pour livrer la

restauration collective et privée du Perche) et au magasin de producteurs "Le Chardon" à

Nogent le Rotrou. L'union fait la force, en particulier l'union des maraîchers.

* Collectif Percheron

Le Collectif percheron a été créé en 2009 à l'initiative de la Confédération Paysanne de l'Orne, et regroupe aujourd’hui 30 membres, 28 agriculteurs et 2 artisans (dont la matière première provient d'une des 28 fermes membres). Ceux-ci se répartissent entre, le Perche pour 22 d'entre eux, du Pays mélois (2) le pays d'Auge (3 agriculteurs), le bocage normand (2) et le Thymerais (1).